Lily Gladstone dans la note americaine, Cillian Murphy dans Oppenheimer, Margot Robbie dans Barbie
Lily Gladstone dans la note americaine, Cillian Murphy dans Oppenheimer, Margot Robbie dans Barbie
Lily Gladstone dans la note americaine, Cillian Murphy dans Oppenheimer, Margot Robbie dans Barbie
Lily Gladstone dans la note americaine, Cillian Murphy dans Oppenheimer, Margot Robbie dans Barbie

Guide de préparation aux Oscars®: nos 5 grands favoris de 2024

Par Édith Vallières le lundi 4 mars 2024

Tic, tac. Tic, tac. Le compte à rebours est lancé avant la 96e cérémonie des Oscars® le 10 mars prochain. Qui remportera les honneurs au Dolby Theater à Los Angeles? Qui en ressortira les mains vides devant l’animateur de la soirée, Jimmy Kimmel? Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons décortiqué la liste des grands films finalistes.

OPPENHEIMER, drame historique aussi enlevant que percutant

13 nominations, dont Meilleur film, Meilleure réalisation (Christopher Nolan), Meilleure photographie (Hoyte van Hoytema), Meilleur scénario adapté (Christopher Nolan) et Meilleur montage (Jennifer Lame)

Film sur la Seconde Guerre mondiale le plus rentable de tous les temps, Oppenheimer a reçu sans surprise le plus de nominations cette année!

Et cela se comprend: librement adapté de la biographie American Prometheus (lauréate du prix Pulitzer en 2006), ce long-métrage de Christopher Nolan (Interstellaire, Origine) offre une plongée unique dans les coulisses de la création de la bombe atomique. Axé sur la carrière scientifique de l’Américain d’origine allemande, J. Robert Oppenheimer (Cillian Murphy, en compétition pour le prix du Meilleur acteur), le récit est rythmé par des allers-retours dans le temps, par de magnifiques images en 65 mm et par des conversations sur la science, la politique et l’humain. À divers moments, les émotions fortes et angoissantes y sont palpables, notamment dans la scène où les scientifiques jouent avec le destin de l’humanité en testant une bombe dans le désert du Nouveau-Mexique: «On estime qu’il y a un risque, en appuyant sur ce bouton, de détruire le monde», y lance le général de l’armée de terre américaine Leslie Groves (divinement joué par Matt Damon).

D’ici la cérémonie du 10 mars, vous devez voir ou revoir cette épopée historique qui met en vedette Florence Pugh, Robert Downey Jr. (en lice dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle) et Emily Blunt (en compétition dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle). Et ne vous laissez pas méprendre par sa durée: condensées en plus de trois heures, ses aventures filent à la vitesse de l’éclair. 


PAUVRES CRÉATURES, œuvre surréaliste à l’humour noir

11 nominations, dont Meilleur film, Meilleure réalisation (Yorgos Lanthimos), Meilleure photographie (Robbie Ryan), Meilleur scénario adapté (Tony McNamara) et Meilleurs décors (James Price, Shona Heath et Zsuzsa Mihalek)

Tordue, irrévérencieuse et déstabilisante, cette nouvelle offrande du cinéaste grec Yorgos Lanthimos (Le homard, Canine) a tout pour plaire!

Librement inspirée du roman éponyme de l’Écossais Alasdair Gray, l’histoire revisite le mythe de Frankenstein avec une touche rétrofuturiste, gothique et surréaliste. Elle suit les aventures de Bella (campée par Emma Stone, en compétition pour l’Oscar® de la Meilleure actrice). Après une tentative de suicide, cette femme est sauvée est transformé en cobaye par un savant fou (une sorte de Dr Frankenstein campé par Willem Dafoe). Pendant l’expérience qui lui donne l’âge mental d’une enfant dans un corps adulte, elle découvre les plaisirs de la chair, la spontanéité pure et les voyages avec un avocat ignoble (joué par Mark Ruffalo, en lice dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle). Mais finira-t-elle par se lasser de cette étrange vie?

Devant les caméras de Lanthimos, Emma Stone livre une performance époustouflante et exigeante. Elle avale des tonnes de tartelettes portugaises, observe la décomposition et s’adonne à des scènes de sexe.

Au niveau esthétique, le long-métrage est léché. Jouant avec les styles et l’alternance entre le noir et blanc, il met en scène des personnages étranges, des animaux mutants et des décors grandioses. Avec une intelligence remarquable, il pointe aussi des thèmes difficiles, comme l’hypocrisie et le patriarcat. Ayant reçu le Lion d’or à la plus récente Mostra de Venise (ainsi qu’une ovation de 10 minutes à l’issue de sa projection), Pauvres créatures arrivera-t-il à se démarquer aussi fortement le 10 mars à Los Angeles?


LA NOTE AMÉRICAINE, saga criminelle sur fond d’amour interracial

10 nominations, dont Meilleur film, Meilleure réalisation (Martin Scorsese), Meilleurs décors (Jack Fisk et Adam Willis), Meilleure musique originale (Robbie Robertson) et Meilleurs costumes (Jacqueline West)

Mariant western, crimes et trahison dans l’ouest des États-Unis, cette œuvre du grand Martin Scorsese a déjà conquis plusieurs cœurs… Et elle risque de faire de même le soir du gala dans la cité des anges.

Librement adapté du livre du journaliste David Graan et raconté à travers le prisme de la romance improbable entre Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio) et Mollie Kyle (Lily Gladstone), La note américaine aborde un pan d’histoire rarement montré dans les manuels scolaires: les meurtres suspects de membres de la nation Osage, devenus du jour au lendemain immensément riches après avoir découvert du pétrole sous leurs terres.

Sous la plume du coscénariste Eric Roth (Forrest Gump et Dune), plusieurs thèmes importants, comme le racisme systémique, la déshumanisation et la soif de pouvoir, y sont exposés. Ils sont même marqués au feutre rouge lorsqu’un agent du nouveau Bureau of Investigation, ancêtre du FBI, mène l’enquête.

Côté distribution, les deux acteurs fétiches du réalisateur, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro (en lice dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle), sont sublimes dans la peau d’hommes malintentionnés et prêts à tout pour mettre la main sur le grappin des Osage. Ils donnent la réplique à la délectable Lily Gladstone (qui se bat pour la statuette de la Meilleure actrice).

Avec cette superproduction, l’équipe a réussi son défi: raconter une histoire vraie (connue sous le nom des Osage Indian Murders de 1910 à 1930) en y condensant tous les bons ingrédients en 206 minutes. Alors, l’Oscar® va à…?


BARBIE, film féministe beau et bon comme un bonbon rose

8 nominations, dont Meilleur film, Meilleure actrice dans un second rôle (America Ferrera), Meilleur scénario adapté (Greta Gerwig et Noah Baumbach), Meilleurs décors (Sarah Greenwood et Katie Spencer) et Meilleurs costumes (Jacqueline Durran)

Ayant créé un véritable phénomène de société et franchi le cap du milliard de dollars de recettes au box-office mondial, cette œuvre américano-britannique de Greta Gerwning ne donnera pas sa place à la cérémonie du 10 mars!

Et pour cause: avec beaucoup d’humour, son scénario montre comment Barbie (Margot Robbie) doit apprendre à vivre dans un monde imparfait, après qu’elle ait été expulsée de son univers parfait à Barbie Land. Avec son Ken (Ryan Gosling, en lice dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle), elle devra notamment affronter des humains aux pieds plats et des agressions sexistes.

Tout au long du film, les aventures de Barbie et Ken sont ponctuées de chansons dynamiques, dont celles de Dua Lipa, Lizzo et The Kid Laroi. Deux pièces se battront pour obtenir la statuette de la Meilleure chanson originale: I'm Just Ken de Mark Ronson et Andrew Wyatt ainsi que What Was I Made For? de Billie Eilish et Finneas O'Connell.

Sur le plan visuel, le film est aussi délectable que lisse. Il présente constamment des objets roses, qui vont des vêtements aux voitures (dont la célèbre Corvette de 1956). Il fait aussi un clin d’œil à la scène d’ouverture de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick ainsi qu’à l’habillement de la toute première Barbie introduite au grand public en 1959 à la Foire du jouet de New York. Mais attention: les propos, eux, sont loin d’être «buggle gum», car ils touchent notamment aux notions de masculinité toxique, de femme-objet et de stéréotypes culturels.

Alors, Barbie sera-t-il autant applaudi que la performance musicale de Ryan Gosling, qui chantera I'm Just Ken, le 10 mars?


ANATOMIE D’UNE CHUTE, drame judiciaire aux accents de thriller

5 nominations, dont Meilleur film, Meilleure réalisation (Justine Triet), Meilleur scénario original (Justine Triet et Arthur Harari) et Meilleur montage (Laurent Sénéchal)

Gagnant de la Palme d’Or au plus récent Festival de Cannes, ce drame judiciaire de la Française Justine Triet (Sibyl, Victoria) fait aussi partie des grands favoris du 10 mars. Et avec raison: jouant avec les cordes sensibles et le vrai du faux, il tient en haleine le public du début à la fin.

Campé dans une ville des Alpes françaises non loin de Grenoble, Anatomie d’une chute raconte l’histoire de Sandra (Sandra Hüller, nommée dans la catégorie Meilleure actrice), une autrice renommée dont le mari, un écrivain frustré, est retrouvé sans vie sur la neige au pied de leur chalet. Soupçonnée de meurtre, Sandra doit prouver son innocence au tribunal, et ce, en présence de son fils (Milo Machado Graner), devenu malvoyant à la suite d’un accident.

Grand tour de force, la trame narrative du film est construite de manière à brouiller les cartes et semer le doute. Les circonstances (comme le manque de communication, la culpabilité, la jalousie, l’infidélité et les crises de colère entre les deux amoureux) rendent crédibles deux thèses: le suicide ou l’homicide. Les retours en arrière ainsi que la caméra nerveuse ajoutent une couche de tension.

Le film compte aussi une formidable distribution. Sandra Hüller arrive à jouer une héroïne (ou antihéroïne, c’est selon) grâce à son regard ensorcelant et son physique intriguant. Et Milo Machado Graner est un jeune talent à découvrir.

Un peu comme le jury du procès dans ce film, les membres de l’Académie devront trancher le 10 mars: Anatomie d’une chute repartira-t-il avec des statuettes dorées?


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