Pourquoi Sapin$ est-il la parfaite comédie des Fêtes?

En vedette

Étienne Galloy, Diane Rouxel, Tyrone Benskin

Réalisé par

Stéphane Moukarzel

Date de sortie

22 décembre 2023

Durant les Fêtes, vous avez sans doute l’habitude de revoir les mêmes classiques cinématographiques, comme Le sapin a des boules et Maman, j’ai (encore) raté l’avion. Cette année, vous pourrez (enfin) ajouter un nouveau titre sur votre liste: Sapin$ de Stéphane Moukarzel.

Sympathique à souhait, ce film québécois suit les mésaventures de Rémi (Étienne Galloy), un jeune francophone de 21 ans originaire de La Tuque, en Mauricie, qui part naïvement vendre des sapins de Noël à New York afin de rembourser d’importantes dettes. Une fois largué dans le Bronx, Rémi devra vite composer avec divers problèmes, dont la trahison, la barrière linguistique ainsi que le vol d’argent et de conifères. Heureusement, sa partenaire d’affaires Laura (Diane Rouxel), une militante pince-sans-rire, l’aidera. Enfin, du mieux qu’elle peut!

«Le public prendra plaisir à voir galérer Rémi. Il se demandera forcément si ce pauvre petit Québécois s’en sortira dans la faune urbaine américaine», mentionne le réalisateur, lors d’une entrevue exclusive à Montréal.

Mais qu’est-ce qui fait la force de Sapin$? Stéphane Moukarzel et Étienne Galloy répondent à la question en avançant 6 arguments clés.

1- UNE ŒUVRE AUX GENRES VARIÉS

Sapin$ est un cocktail bien balancé de genres cinématographiques populaires. Il puise à la fois dans les codes de la comédie absurde, de la comédie romantique et du film d’aventure. «Ce qui est amusant, c’est que Rémi cabotine beaucoup en anglais lorsqu’il vend ses sapins aux New-Yorkais. Cela donne droit à des malaises comiques», explique l’acteur.

En faisant cohabiter Rémi et Laura, le film fait aussi un clin d’œil au buddy film, un sous-genre cinématographique dans lequel deux personnages mal assortis affrontent une épreuve ensemble. «Quand Rémi rencontre Laura, il ne comprend pas son mode de vie nomade et les raisons pour lesquelles elle dort dans un sac de couchage dans son van, rajoute Étienne Galloy. Mais il finira par réaliser qu’elle est complémentaire à lui et qu’elle le fait même évoluer sur le plan humain.»

2- UN PERSONNAGE PRINCIPAL INSPIRANT

Même si Rémi semble cabotin à première vue, il vous donnera possiblement envie de sortir de votre zone de confort pour mieux connaître vos limites. «Durant son séjour à New York, ce protagoniste s’ouvrira au monde en côtoyant des communautés afro-américaines et latinos ainsi que d’autres personnes issues des diversités, précise Stéphane Moukarzel. Il grandira immanquablement à travers son voyage initiatique, car c’est en sortant des sentiers battus que l’humain vit généralement les plus grandes expériences et fait les plus belles rencontres.»

3- DES ENJEUX SOCIAUX ACTUELS

Le long-métrage vous fera réfléchir puisqu’il aborde des réalités sociétales importantes, dont la gentrification qui déporte les pauvres commerçants du coin, alors que plusieurs familles du Bronx peinent à bien s’alimenter. «Sapin$ souligne l’importance de la communauté dans un quartier où ses résidents se rassemblent et se soutiennent mutuellement, avoue Étienne Galloy. Dans la société actuelle, nous perdons de plus en plus cette valeur. Ça prend des films comme celui-ci pour nous le rappeler collectivement.»

4- UN RÉCIT INSPIRÉ DE LA RÉALITÉ

Avec une touche d’exagération bien assumée, Sapin$ vous dépeindra la (difficile) réalité des vendeurs de sapins. «J’ai récolté des anecdotes de vrais travailleurs au Québec et à New York, témoigne le cinéaste. J’ai essayé de comprendre les rouages du système, car celui-ci est plutôt complexe. Les vendeurs néophytes ne connaissent pas toujours le bon prix de vente des sapins ni même le montant qu’ils gagneront à la fin de leur contrat. Certains se font malheureusement avoir.»

5- DES ACTEURS QUI N’ONT PAS FROID… AUX YEUX

Tous excellents et courageux, les acteurs ont donné leur 110 % sur le plateau. En plus de travailler de longues heures durant la nuit, ils ont affronté le froid hivernal de décembre. «Je devais avoir huit couches de combines sous mon manteau, se souvient Étienne Galloy, en riant. Nous avons tourné dans de vrais stands de sapins, sans trop pouvoir nous réchauffer.»

«C’était difficile par moments, confirme le réalisateur. Mais puisque nous sommes tous un peu masochistes, nous serions prêts à renouveler l’expérience n’importe quand (rires).»

6- UN DIVERTISSEMENT GRAND PUBLIC (QUI FAIT MÊME ALLUSION À MARVEL)

En plus de rejoindre un large public, Sapin$ plaira particulièrement aux jeunes spectateurs qui, à l’instar de Rémi, sont curieux de vivre des expériences de vie mouvementées. «Les adultes y trouveront aussi leur compte, croit Stéphane Moukarzel, car le séjour de Rémi leur rappellera leurs premières expériences de voyage souvent marquées par la naïveté et la prise de risque.»

Et que dire des fanatiques de superhéros? «Ils seront conquis, car certains personnages du film utilisent des fusils dans une scène délirante. Plus encore, le générique de fermeture fait un clin d’œil à Marvel, avance avec enthousiasme l’acteur. Il ne faudrait surtout pas manquer ça!»

Pour les besoins de l’article, les propos de nos interviewés ont été édités.