Les jours heureux: drame musical dans l’ère (et l’air) du temps
Par Édith Vallières le jeudi 28 septembre 2023
En vedette
Sophie Desmarais, Vincent Leclerc, Sylvain Marcel
Réalisé par
Chloé Robichaud
Date de sortie
20 octobre 2023
Rencontre avec la réalisatrice Chloé Robichaud et l’actrice Sophie Desmarais
Complices et complémentaires, la réalisatrice Chloé Robichaud et l’actrice Sophie Desmarais font équipe pour une seconde fois afin d’aborder un de leurs sujets de prédilection : les femmes dans des milieux sous-représentés. Après avoir exploré le monde de l’athlétisme féminin avec le drame Sophie préfère la course (2013), elles se penchent, cette fois, sur la profession de cheffe d’orchestre avec Les jours heureux.
Drame humain à saveur musicale, Les jours heureux raconte l’histoire d’Emma (Sophie Desmarais), une jeune maestro et étoile montante de la scène montréalaise qui tente de jongler avec sa vie professionnelle, marquée par le contrôle sournois de son père/agent (Sylvain Marcel), et sa vie amoureuse teintée d’incertitude avec une violoncelliste nouvellement divorcée (Nour Belkhiria, découverte dans Antigone). Malgré les obstacles sur son chemin, Emma parviendra-t-elle à obtenir un poste important au sein d'un orchestre prestigieux?
« C’est un film sur la compréhension de soi ainsi que sur la complexité des rapports humains et familiaux », précise la réalisatrice lors d’une entrevue exclusive. « J’avais envie de placer Emma sur un podium afin qu’elle connecte avec la musique et ses émotions, et ce, pour mieux les extérioriser devant les 60 musiciens qu’elle dirige. »
Devenir une femme symphonique
Pour bien cerner la force et la fragilité d’Emma, Chloé Robichaud et Sophie Desmarais ont travaillé fort en amont du tournage. Ensemble, elles ont décortiqué le scène-à-scène, fait de nombreuses lectures du scénario et discuté longuement au téléphone. « La préparation a été intimidante, jusqu’au jour où j’ai réussi à dénouer les mystères d’un sujet hermétique : la musique classique », se souvient l’actrice, qui a adopté la coupe garçonne pour les besoins du film.
Parallèlement, Sophie Desmarais a pratiqué la direction d’orchestre pendant plusieurs mois en compagnie de Yannick Nézet-Séguin, chef principal de l'Orchestre Métropolitain (OM) de Montréal et consultant musical du film. N’ayant « jamais joué d’un instrument de musique », l’actrice a appris à battre la mesure d’une main, et à donner des intentions claires aux musiciens de l’autre. Le tout, dans le somptueux décor de la Maison symphonique de Montréal.
« Ce que Sophie a accompli est hallucinant, s’étonne encore la réalisatrice, admirative. Avez-vous déjà essayé de vous taper sur la tête et de faire autre chose en même temps? Ça demande une énorme coordination des mains et une capacité à scinder le cerveau en deux. J’ose espérer que les spectateurs croiront au jeu de Sophie autant que moi. »
Pour rejoindre un large public, la réalisatrice et l’actrice ont mis de l’avant une trame sonore moderne, notamment composée de la chanson La science du cœur du populaire auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe. Elles ont aussi enregistré des pièces musicales avec l’OM. « Dans le film, on entre dans la Maison symphonique de Montréal, on se promène dans les rues montréalaises, et on célèbre le talent musical d’ici », affirme avec fierté Chloé Robichaud.
Dotées d’une vision cinématographique jeune et allumée, Chloé Robichaud et Sophie Desmarais ont aussi veillé à s’écarter des « clichés » qui plongent les chefs et musiciens dans des événements mondains, des luttes de pouvoir et des comportements hautains. « J’espère que les spectateurs s’abandonneront devant le film. Plus encore, je souhaite que l’histoire inspire les jeunes filles à devenir cheffes d’orchestre », avoue la cinéaste, en pensant notamment aux maestros Dina Gilbert, Mélanie Léonard et Naomi Woo de ce monde.
Pour les besoins de l’article, les propos de nos interviewées ont été édités.
Drame humain à saveur musicale, Les jours heureux raconte l’histoire d’Emma (Sophie Desmarais), une jeune maestro et étoile montante de la scène montréalaise qui tente de jongler avec sa vie professionnelle, marquée par le contrôle sournois de son père/agent (Sylvain Marcel), et sa vie amoureuse teintée d’incertitude avec une violoncelliste nouvellement divorcée (Nour Belkhiria, découverte dans Antigone). Malgré les obstacles sur son chemin, Emma parviendra-t-elle à obtenir un poste important au sein d'un orchestre prestigieux?
« C’est un film sur la compréhension de soi ainsi que sur la complexité des rapports humains et familiaux », précise la réalisatrice lors d’une entrevue exclusive. « J’avais envie de placer Emma sur un podium afin qu’elle connecte avec la musique et ses émotions, et ce, pour mieux les extérioriser devant les 60 musiciens qu’elle dirige. »
Devenir une femme symphonique
Pour bien cerner la force et la fragilité d’Emma, Chloé Robichaud et Sophie Desmarais ont travaillé fort en amont du tournage. Ensemble, elles ont décortiqué le scène-à-scène, fait de nombreuses lectures du scénario et discuté longuement au téléphone. « La préparation a été intimidante, jusqu’au jour où j’ai réussi à dénouer les mystères d’un sujet hermétique : la musique classique », se souvient l’actrice, qui a adopté la coupe garçonne pour les besoins du film.
Parallèlement, Sophie Desmarais a pratiqué la direction d’orchestre pendant plusieurs mois en compagnie de Yannick Nézet-Séguin, chef principal de l'Orchestre Métropolitain (OM) de Montréal et consultant musical du film. N’ayant « jamais joué d’un instrument de musique », l’actrice a appris à battre la mesure d’une main, et à donner des intentions claires aux musiciens de l’autre. Le tout, dans le somptueux décor de la Maison symphonique de Montréal.
« Ce que Sophie a accompli est hallucinant, s’étonne encore la réalisatrice, admirative. Avez-vous déjà essayé de vous taper sur la tête et de faire autre chose en même temps? Ça demande une énorme coordination des mains et une capacité à scinder le cerveau en deux. J’ose espérer que les spectateurs croiront au jeu de Sophie autant que moi. »
Démocratiser la musique classique
Pour rejoindre un large public, la réalisatrice et l’actrice ont mis de l’avant une trame sonore moderne, notamment composée de la chanson La science du cœur du populaire auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe. Elles ont aussi enregistré des pièces musicales avec l’OM. « Dans le film, on entre dans la Maison symphonique de Montréal, on se promène dans les rues montréalaises, et on célèbre le talent musical d’ici », affirme avec fierté Chloé Robichaud.
Dotées d’une vision cinématographique jeune et allumée, Chloé Robichaud et Sophie Desmarais ont aussi veillé à s’écarter des « clichés » qui plongent les chefs et musiciens dans des événements mondains, des luttes de pouvoir et des comportements hautains. « J’espère que les spectateurs s’abandonneront devant le film. Plus encore, je souhaite que l’histoire inspire les jeunes filles à devenir cheffes d’orchestre », avoue la cinéaste, en pensant notamment aux maestros Dina Gilbert, Mélanie Léonard et Naomi Woo de ce monde.
Pour les besoins de l’article, les propos de nos interviewées ont été édités.
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