Les Rayons Gamma
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Les rayons gamma : film sur l’adolescence montréalaise à la frontière de la fiction et du documentaire

Par Édith Vallières le vendredi 3 novembre 2023

En vedette

Chaimaa Zinedine, Chris Kanyembuga, Hani Laroum

Réalisé par

Henry Bernadet

Date de sortie

10 novembre 2023


Rencontre avec le réalisateur Henry Bernadet

Vous vous en souvenez tous: l’adolescence est une période de montagnes russes émotionnelles. Elle est synonyme de premières fois, d’amitiés soudées ainsi que de bons et moins bons coups. Mais comment se vit-elle dans un contexte urbain et multiculturel?

Pour y répondre avec humanité et réalisme, le réalisateur Henry Bernadet (aussi derrière À l’ouest de Pluton) a tourné la comédie dramatique Les rayons gamma avec de jeunes talents des quartiers Villeray et Saint-Michel à Montréal. «Le film offre un voyage passionnant à travers la réalité d’adolescents issus de l’immigration. Il s’inspire à la fois d’éléments fictifs et des histoires personnelles des acteurs, qui en étaient tous à leur première expérience au cinéma», explique Henry Bernadet, qui a coécrit le scénario avec Nicolas Krief et Isabelle Brouillette.

Unique dans sa forme, Les rayons gamma raconte trois histoires parallèles : celle d’Abdel, dont la vie tranquille est chamboulée par l’arrivée de son cousin marocain extraverti qu’il héberge pour l’été; celle de Fatima (Chaimaa Zinedine) qui aspire à une existence plus stable en tentant de s’éloigner de ses mauvaises fréquentations; puis celle de Toussaint (Chris Kanyembuga) qui, en allant à la pêche, trouve une bouteille échouée avec un message à l’intérieur. À leur manière, les trois adolescents évolueront au cœur de la jungle urbaine en vivant leur lot d’épreuves et de petites joies. Curieux d’en savoir plus sur le scénario et les coulisses du film, nous avons questionné le réalisateur lors d’un tête-à-tête exclusif. En voici les grandes lignes.

Quelle est l’inspiration derrière Les rayons gamma?

Je suis allé faire des ateliers de jeu à la caméra à l’école secondaire Georges-Vanier dans Villeray pendant près de trois ans. J’ai trouvé les jeunes tellement drôles, brillants et allumés que j’ai décidé de faire un film avec eux. Étant originaire de Québec, j’avais envie de parler d’autres cultures et réalités que les miennes.

Le film est une fresque mêlant fiction et documentaire. Quel est le vrai du faux dans l’histoire?

Pour écrire le scénario, mes coscénaristes et moi nous nous sommes beaucoup inspirés de la vie et des témoignages des acteurs. Ainsi, sur le plateau, les jeunes talents pouvaient dire les répliques dans leurs propres mots et donner leurs commentaires sur la livraison du texte. Ils ont aussi mis beaucoup de leur personnalité dans leur personnage. Bien entendu, nous avons romancé le tout pour en faire une bonne fiction. Quelles sont les grandes thématiques du film?

Même si les thèmes de l’immigration et du racisme y sont présents, ils n'y sont pas prédominants. Le film parle surtout de solitude, d’identité, de trahison et d’amitié. Il montre des personnages attachants qui tentent de se faire une place dans le monde, en commettant parfois de mauvais coups (comme squatter une piscine d’inconnus en soirée).

Même si les personnages font face à l’adversité par moments, en quoi le long-métrage est-il lumineux?

Les rayons gamma, c’est comme une bonne soupe chaude à l’automne! Les personnages évoluent constamment au fil de l’histoire, et ce, en découvrant de nouvelles facettes d’eux-mêmes et en sortant de leur bulle.

Vous avez tourné à Montréal. Que voulez-vous montrer de cette métropole?

Je souhaite prouver aux spectateurs des banlieues et des régions que Montréal n’est pas juste associée à des histoires de meurtres et de violence. La ville est surtout riche en poésie, cultures variées et rencontres humaines. J’espère que les spectateurs la verront avec une nouvelle paire de lunettes à la sortie des cinémas.

Quels messages voulez-vous transmettre au public?

J’aimerais que Les rayons gamma reste longtemps dans la tête et le cœur des spectateurs. Je souhaite aussi qu’il génère des discussions, notamment entre ados et entre parents et ados. Après tout, le scénario a une portée universelle : peu importe notre âge, religion et culture, nous vivons tous la même période de grands bouleversements internes à l’adolescence.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier de ce film?

J’ai donné la chance à des acteurs issus de l’immigration de décrocher leur premier rôle au cinéma et, par la bande, de devenir des modèles positifs au sein de leur communauté. Ces jeunes sont si bons devant les caméras qu’on dirait qu’ils ont fait ça toute leur vie! J’ai eu beaucoup de plaisir à tourner ce film, et je pense que les spectateurs en auront beaucoup en le voyant.

Pour les besoins de l’article, les propos de notre interviewé ont été édités.


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